Je n’aurais jamais penser connaitre l’histoire de mon grand-père Fernand à travers les écrits d’un de ses camarades.
Pourtant quinze années après sa mort et grâce au livre de Raymond Oesknar « Auvairniton Bourgrire mes récits de 39 45 »j’ai enfin trouvé les réponses aux questions que je n’ai jamais pu poser à mon grand-père…
La première fois que j’ai entendu parlé des opérations Auvairniton Bourgrire je ne devais pas avoir plus d’une dizaine d’année. Mon grand-père Fernand nous répétait sans cesse ,avec son petit sourire au coin de la bouche, qu’il ne fallait pas chercher le nom des vrais héros de la guerre dans nos livres d’histoire…puis il s’en retournait en chantant une chanson dans laquelle il mentionnait plusieurs fois « les gars d’Auvairniton Bourgrire ne trembleront pas etc… ».
Mon grand-père était quelqu’un de bon et d’un calme à toute épreuve…je me souviens que lorsque nous battions la campagne avec mes cousins et que nos parents cherchaient à nous contenir il leur disait gentiment « faut q’ jeunesse se fasse, et mieux vaut maintenant qu’en temps d’ guerre… »Il parlait très peu de la guerre, il parlait très peu tout court, mon père nous demandait de ne pas l’embêter avec ça, car c’était un sujet dont il ne pouvait parler sans être triste.
Plus tard mon père m’expliqua que mon grand-père avait été un héros de la seconde guerre, mais qu’il était revenu de là-bas avec beaucoup de tristesse car trop de ses frères comme il les appelait ne sont jamais rentré chez eux…en parcourant les mémoires de Raymond Oesknar j’ai enfin pu connaitre l’histoire de ses hommes incroyablement courageux, leur quotidien semé d’embuche où s’entremêlai tellement d’émotions contradictoires.
Mon grand-père faisait partie de cette poignée d’hommes d’honneur, je sais à présent ce qu’il a pu ressentir, je connais enfin une partie de son histoire, et je comprends pourquoi il était extrêmement difficile pour lui de parler de ce passage de sa vie. Merci infiniment
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